#4 Avril 2024 | Hors-série spécial Japon
Exploration et contemplation d’un paysage numérique, mais pas que.
Hello !
Newsletter très spéciale ce mois-ci !
Après plus de 3 semaines sur l’archipel nippon, j’ai le plaisir de vous partager mon regard sur la communication japonaise. On va parler surcharge informationnelle, interface homme-machine, UX, design, tourisme et culture, communication kawaï 🇯🇵 C’est parti !
Je précise que c’est un retour d’expérience personnel, donc je parle de ce que j’ai vu, perçu, ressenti sans pour autant en faire une généralité.
J’espère que ce hors-série de Veilles Vagabondes vous plaira.
Si vous aimez, partagez avec vos collègues et vos proches.
Temps de lecture estimé à 8 minutes. Bonne lecture :-)
Surcharge informationnelle ?
Arriver dans l’immense ville de Tokyo, c’est faire face à une surcharge informationnelle conséquente. Les paysages visuel et sonore sont saturés. Le tapis roulant parle, les enseignes clignotent, les feux de signalisation émettent une mélodie, les biens de consommation sont partout, tout le temps, à profusion.
Tout ça donnerait presque le tournis. Mon attention est sans cesse sollicitée. Je regarde partout, tout est nouveau, tout est magnétique.
Il y a énormément d’informations à digérer. Pourtant, cette gymnastique intellectuelle s’appréhende assez rapidement.
Je trouve d’ailleurs intéressant d’avoir des données exhaustives quel que soit le contexte. Tout y est. Je me pose rarement de questions.
Regardez, dans les gares et métros, la signalétique est d’une précision sans nom ! Malgré les tailles gigantesques de certains lieux qui grouillent de monde, on sait où aller. Tout est écrit partout, du sol au plafond !
Et chose marquante : d’une ville à l’autre, on retrouve des codes partagés : couleurs similaires, pictos similaires, règles similaires.
Autre exemple : au restaurant, on sait toujours ce que l’on va manger car la carte montre l’ensemble de l’offre proposée. Si la masse informationnelle peut surprendre au début, elle facilite grandement les choix.
Il y a également une spécificité propre au pays que j’adore : les sampurus
Les sampuru sont des répliques en plastique hyper réalistes des plats. Et quand je dis hyper réalistes c’est loin d’être exagéré. On se demande vraiment parfois si ce que l’on voit est en plastique ou bien si c’est de la vraie nourriture.
Les sampuru sont positionnés dans les devantures des restos. On y retrouve le contenant et la nourriture servie.
Regardez plutôt 👇 C’est incroyable, non ?
Les informations sont à digérer visuellement, mais notre ouïe n’est pas en reste ! Il y a beaucoup, beaucoup de sons ! Chaque action s’accompagne d’un feedback sonore hautement compréhensible. Vous payez, un son de validation vous indique si c’est ok. Vous passez votre carte de métro sur une borne, vous savez si c’est ok. Vous passez devant une enseigne, un son va vous inviter à entrer ou du moins fortement attirer votre attention. Le design sonore est PARTOUT !
Et online ? C’est chargé en information ou pas ? La réponse est… Oui ! J’ai été faire ma curieuse sur Instagram et quelques sites internet. On est loin des homepages épurées, des visuels full largeur et des espaces blancs pour respirer.
Sur Instagram, on retrouve à l’instar de feed européens des images léchées et épurées, mais pas que… Exemple ci-dessous avec les comptes Japon de Montbell et Uniqlo : les publications sont très chargées, avec beaucoup de textes !
Idem pour les sites Internet, où l’UX n’est pas du tout la même ! Jetez par exemple un œil aux sites de Starbucks Japon et Starbucks France ou encore de Laroche Posay Japon et Laroche Posay France. Côté Japon, on y trouve une présentation plus exhaustive des offres et produits. On scroll à fond pour TOUT voir.
Bref, au Japon, préparez vos p’tits cerveaux à recevoir une surcharge informationnelle !
La chasse aux tampons
Dans la plupart des grandes gares, sites touristiques, stations de métro, etc, vous pouvez dénicher des tampons en libre-service. Ouvrez l’œil ! Ils ne sont pas tous simples à trouver.
Souvent sur une petite table : une affichette, un tampon et un encrier attendent le collectionneur ou la collectionneuse qui passera par là. Tout est en libre-service, gratuit, en bon état.
Un jeu grandeur nature où il n’y a rien à gagner. Enfin presque.
Chaque tampon est unique en son genre. Il peut être rouge, bleu, noir ou vert (je n’ai pas vu d’autres couleurs). Son illustration met en avant une caractéristique spécifique du lieu où il se trouve (exemple sur la photo ci-dessus : le tengu devant le temple, que l’on voit en réel sur place).
Cette singularité invite à la collection de tampons. Je suis même parfois descendu un arrêt de métro avant la destination finale pour espérer en trouver un nouveau 🤫
C’est ludique donc j’adore ! Mon carnet est d’ailleurs bien rempli.
☝️ Avis aux destinations touristiques : chouette idée pour valoriser les incontournables mais aussi les endroits plus confidentiels.
Si vous aimez, abonnez-vous, mettez un p’tit cœur, envoyez-moi un message ou partagez cette newsletter, ça me motivera de ouf à continuer !
Une affiche lenticulaire dans le métro
Pour montrer le passé et le futur d’une importante station, le métro d’Osaka a créé une très grande affiche lenticulaire. On voit ainsi le métro en 1933 puis en 2025 en marchant dans le couloir souterrain.
Le procédé utilisé est génial en grandeur nature (vous savez, c’est le même que les cartes que l’on bouge et en fonction de l’inclinaison on voit une première image ou une autre).
Se servir du mouvement des passants pour animer une communication est une super idée !
Interface homme-machine-homme
Au Japon on trouve beaucoup de machines. Elles font souvent l’interface entre des actions humaines. Je m’explique.
Dans certains restaurants, on choisit d’abord son repas sur des machines (plus ou moins simples à décrypter quand on ne parle pas japonais) et on paye.
Ces machines nous délivrent un ticket que l’on donne ensuite à une personne, qui nous servira au final notre repas.
C’est très efficace !
Ce qui m’a également marqué c’est la gestion du temps. Il faut savoir qu’au Japon, il est extrêmement rare d’attendre (le bus, un repas, un check-in d’hôtel, etc.).
Si attente il y a, j’ai remarqué qu’il y avait soit l’heure, soit une notion de file d’attente. L’information est toujours communiquée de manière très claire sur une interface.
Le design au Japon
Si les habitants des grandes villes nippones sont vêtus de noir, blanc, gris beige, les supports de communication et autres designs sont eux, plein de couleurs. Un contraste qui a marqué ma rétine.
Voici un patchwork d’affiches, de packaging, de couvertures de mangas et de plan d’un site touristique.
Vous aimez cette newsletter ? Partagez-là à vos collègues et vos proches. C’est un petit clic pour vous, un grand plaisir pour moi 🙏
Kawaï, communication mignonne
Le Japon est le royaume des règles à respecter. Il y a donc beaucoup (trop) de supports de communication pour partager ce type d’informations.
Mais oubliez la feuille A4 cornée et scotchée de travers à côté de la machine à café, ici les règlements sont colorés et communiqués par de petits personnages assez mignons (kawaï comme on dit).
Ce qui m’a frappé c’est l’utilisation d’illustrations presque enfantines pour interdire, punir, restreindre. Comme si pour faire passer plus facilement la pilule, la “mignonnerie” était la solution.
Et deuxième constat : ces illustrations sont très évocatrices et universelles. En effet, quand tout est écrit en japonais (langue que je ne connais pas), je comprends quand même ce qu’il ne faut pas faire. Une belle leçon de communication et de design.
Pause culturelle
Des bouquins, des films, des séries, des expos au gré des découvertes.
📗 La parfaite Tokyoïte de June Fujiwara, un livre pour plonger dans les petites choses du quotidien.
📗 Japon. La face cachée de la perfection de la journaliste Karyn Nishimura-Poupée gratte le vernis et dévoile un visage plus sombre de l’archipel. Passionnant !
▶️ La série Tokyo Vice (la saison 2 vient de sortir en plus !)
🖼️ Le Chi Chu Museum - Île de Naoshima. Une claque monumentale !
📗 Ces mangas de Naoki Urasawa : Pluto, 20th Century Boys, Monster. Entre thriller et science-fiction. Je les ai dévorés.
▶️ La super série docu Gacha Gacha d’Arte (9 épisodes de 5 minutes chacun) est un petit bonbon. À regarder sans modération.
Le mimétisme touristique. On en parle ?
À quoi bon aller voir et visiter des lieux si on peut à peine se déplacer ? Si tout le monde doit marcher dans le même sens ? Si on prend toutes et tous la même photo fake (j’entends par là la photo où tout semble si calme et si parfait alors qu’en réalité c’est le chaos) ?
Les guides de voyages mettent en avant les mêmes propositions touristiques. Instagram et TikTok tournent en boucle. On y retrouve les mêmes ritournelles. Les mêmes vidéos, posts, reels répétés à l’infini.
Et si on réapprenait collectivement à se perdre, à laisser place aux hasards, à poser notre regard ailleurs ?
N’hésitez pas à laisser des commentaires pour qu’on en discute.
Carnet de bord
La troisième édition de mon ouvrage Le Grand Livre du Marketing Digital est toujours disponible dans toutes les grandes librairies et sur le net.
Missions freelance : les mois d’avril et mai sont déjà remplis ! Si vous avez des besoins en stratégies de communication digitale, pensez à m’envoyer un message :-) Je peux par exemple réfléchir à une stratégie d’e-mailing ou une stratégie de contenu pour votre blog, concevoir un carnet de veille sur une thématique précise, rédiger un manifeste, des e-mails ou du contenu pour vos landing pages, concevoir une ligne éditoriale ou encore imaginer une campagne paid social media pour une opération spéciale. Retrouvez tous mes projets ici.
Ohlala ! J’aurais encore tellement de choses à partager !
Vous avez aimé ? Alors abonnez-vous pour recevoir la prochaine édition de Veilles Vagabondes, laissez un p’tit ❤️, un commentaire et parlez-en autour de vous. Ça m’aidera beaucoup 🙏
Super inspirant et dépaysant comme newsletter. Canon. Merci pour ces partages 🙋 🇯🇵 ✍️